Le programme d’action de la Commission européenne pour la décennie numérique 2030 a pour ambition de mettre en cohérence la transformation numérique des PME et ETI des 27. À la clé, une économie plus résiliente, plus innovante, plus conquérante et qui maîtrise mieux ses chaînes de valeur.

Et surtout, une création de valeur supplémentaire estimée à 600 milliards d’euros. À travers son Manifesto1, porté par Derk Bleeker, Président EMEA, Sage formule 5 propositions pour que l’Europe se donne toutes les chances de libérer le potentiel affiché par la décennie numérique 2030.   

Décennie numérique 2030 : une ambition européenne

Le programme d’action pour la décennie numérique 2030 propose aux États membres d’agir à 3 niveaux :

  • Le développement des compétences
  • La montée en capacité des infrastructures numériques
  • La stimulation de la transformation numérique des entreprises et des services publics

L’Europe digitale se donne 2 objectifs chiffrés pour 2030 :

  • 90 % des PME et ETI ont basculé dans un fonctionnement digital générateur de gains substantiels de productivité, de fiabilité, de coopération et de sécurité.
  • 75 % des PME et ETI maîtrisent les technologies numériques les plus avancées : intelligence artificielle (IA), informatique à distance et mégadonnées.

Un potentiel de création de valeur additionnelle de 600 milliards d’euros

Pour les PME et ETI européennes, l’enjeu est considérable. Le programme d’action pour la décennie numérique 2030 identifie une création potentielle de 600 milliards d’euros de valeur ajoutée supplémentaire. Dont 140 milliards d’euros pour les seules entreprises françaises.

Quatre facteurs sont pris en compte pour parvenir à actualiser ce potentiel :  

  • Le développement des ventes
  • La diminution des coûts de production
  • La diminution des frais généraux
  • L’amélioration de l’efficacité des opérations

Derk Bleeker ne manque pas de souligner que si le retour sur investissement n’est pas douteux, cette conversion massive et profonde réclame un accompagnement renforcé au profit des 25 millions d’entreprises européennes concernées. Sachant que le dernier bilan intermédiaire révèle un retard par rapport à la trajectoire fixée par la Commission.

Ce n’est pas faute d’une prise de conscience de la part des PME et des ETI. Selon une étude récente conduite par Sage2 et citée par notre Président EMEA, 85 % des entreprises regardent l’automatisation numérique comme un levier de croissance incontournable.

L’investissement, frein numéro 1 pour les PME et ETI

La même étude a cherché à comprendre les raisons du retard des PME et ETI européennes dans la transformation digitale.

5 freins sont mis en avant par les entreprises interrogées :

  • Le manque de liquidités : 79 % des PME regardent les coûts d’intégration et les contraintes budgétaires comme la barrière principale.
  • La pénurie de compétences, notamment en matière d’urbanisation (faire fonctionner ensemble, faire inter-opérer).
  • Les craintes en matière de sécurité et d’intégrité des données : 34 % des répondants à l’étude Sage craignent explicitement une cyber-attaque si elles digitalisent davantage.
  • La difficulté dans la conduite de projet.
  • L’incertitude de l’encadrement réglementaire.

Le constat est implacable. Derk Bleeker observe que « les 20 % des PME européennes handicapées par une trésorerie insuffisante sont aussi celles qui investissent le moins dans le digital, 44 % de moins que la moyenne ».

La Commission européenne a aussi un double rôle à jouer pour conforter les 71 % d’entreprises qui déclarent percevoir le potentiel de l’IA2 :

  • Réguler les usages de l’IA3.
  • Définir un solide statut pour l’identité digitale.

C’est aussi une condition pour que la confiance se généralise.

Cercle vertueux et décarbonation : des leviers disponibles pour accélérer 

Bonne nouvelle, le financement peut être trouvé dans la transformation numérique elle-même. Par exemple, la moitié (52 %) des entreprises qui s’estiment bloquées dans leur investissement considèrent la facture électronique comme un accélérateur de cash-flow2.

Une autre opportunité en faveur de la décennie numérique 2030 est l’exigence de décarbonation de l’activité des entreprises. En effet, 68 % des PME interrogées par Sage indiquent ressentir une pression croissante de la part de leurs clients les invitant à prouver la réalité de leurs résultats en la matière. Or, la digitalisation est clairement un levier pour faciliter le recueil de données justes et l’automatisation de la production du reporting.

Pour autant, nous n’y sommes pas, puisque 9 % seulement des PME affirment avoir déjà engagé un projet sur le terrain de la comptabilité carbone2. Alors que la pression, y compris réglementaire avec la nouvelle directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive)4, monte, il serait bon que la digitalisation accélère sa progression dans ce domaine.

Les 5 propositions de Sage pour accélérer la transformation digitale en Europe

Sans un accompagnement renforcé de la part des autorités européennes, les PME du continent auront du mal à combler leur retard en matière de digitalisation. Le Sage’s Manifesto for EU SME Policy énonce 5 propositions :

  1. Soutenir l’adoption de la facture électronique.
  2. Tirer parti de la numérisation pour lutter contre les retards de paiement.
  3. Stimuler l’adoption responsable de l’IA.
  4. Mettre en place un identifiant numérique5 pour les PME européennes.
  5. Faciliter la production du reporting durable pour les PME et ETI.

En conclusion, la réussite du programme d’action pour la décennie numérique 2030 n’est pas une option pour permettre aux PME et ETI européennes de toucher les dividendes de la transformation digitale.

Les freins sont puissants mais des leviers existent. Et Sage, par la voix de son Président Europe Moyen-Orient-Afrique, appelle à un accompagnement à la hauteur des défis. 600 milliards d’euros de valeur ajoutée méritent bien un engagement massif et déterminé !  

1Sage’s Manifesto for EU SME Policy, 2023
2Empowering SMEs in the Digital Decade
3Un accord a été trouvé le 8 décembre 2023
4La réglementation européenne relative à la publication d’un rapport de durabilité s’applique depuis le 1er janvier 2024. Elle concerne toutes les entreprises de plus de 250 salariés ou de 40 millions de chiffre d’affaires.
5Appliquer aux entreprises le principe de l’identifiant digital en vigueur pour les citoyens, pour renforcer la sécurité des données et faciliter les relations avec l’administration.

@https://www.sage.com/fr-fr/blog/decennie-numerique-2030-600-milliards-pour-les-pme/